terça-feira, 24 de janeiro de 2012

Belo Monte, l’erreur brésilienne

http://www.lepetitjournal.com/sao-paulo/actu-saopaulo/94049-coup-de-gueule--belo-monte-lerreur-bresilienne.html

C’est dans la plus grande discrétion et à l’insu des médias qu’une armada de bulldozers arrive par voie fluviale dans la région du Xingu, au grand émoi des riverains. Les travaux de fermeture du fleuve Xingu sont désormais engagés
Comment le gouvernement brésilien, "droit dans ses bottes", fait-il fi d’une décision de justice récemment prononcée et poursuit-il obstinément, en passant outre les contestations, le programme de construction du barrage ? Sur ce sujet, le ministre de l’Energie Edison Lobão  a récemment déclaré : "Le pays ne se laisse pas intimider par la pression contre Belo Monte". La preuve en est avec la reprise des travaux...

Que vont faire ces peuples du Xingu quand tous ces camions, ces bulldozers vont trimbaler terre et gravats ? Et par la même occasion arracher, par ignorance, des espèces encore non répertoriées de la flore, des plantes médicinales et tuer, sans distinction aucune, toute la faune, qui sera inéluctablement immergée par les eaux ?
Mais où iront les habitants des villages menacés quand ce barrage pharaonique, symbole de puissance aux yeux du monde, aura coupé le fleuve Xingu en deux ? Que deviendront-ils, une fois privés du poisson, denrée essentielle à leur alimentation ? Qu’adviendra-t-il de ces villages qu’ils ont bâtis sur la terre de leurs ancêtres, et où le culte des morts est encore si vivant ? Cette réserve du Xingu ne leur avait-elle pas été allouée par le passé ?

Sarbacanes contre armes automatiques

C’est dans la plus grande discrétion, à l’insu des média qu’une armada de bulldozers arrive dans cette région tant convoitée. Et cela malgré, la suspension des travaux prononcée par le tribunal, en vertu d’un jugement qui stipulait notamment que la construction de ce barrage, long de 6 km et d’une énergie limitée, n’était pas indispensable sur ce site. C’est un édifice pour le moins contestable et contesté juridiquement. En plus de détruire la faune et la flore, nécessaires à la survie de l’humanité, cet ouvrage va provoquer le déplacement en masse des populations indigènes de cette vaste région vers des territoires qui leurs sont hostiles. Ces terres sont peuplées par les fazendas et les pistoleros, lesquels procèdent déjà à "la chasse à l’indien" et massacrent en toute impunité, au nom de l’économie exportatrice, les leaders insulaires qui figurent sur une liste noire. Tout comme leurs femmes et leurs enfants sacrifiés sur l’autel du profit, grand orgueil du pays.
Que peut faire ce peuple pacifique face à ce "génocide" programmé, (le mot n’est pas trop fort) juste armé d’arcs, sarbacanes et de flèches contre des pistoleros pourvus d’armes automatiques ?
Le Brésil aurait pu donner l’exemple
Il suffirait pourtant d’être un peu créatif pour se doter d’énergies renouvelables. Cette voie serait plus propice dans une certaine logique de la continuité "environnementale" largement évoquée lors des colloques internationaux. A ce titre le Brésil pourrait se qualifier de précurseur, de chef de file et d’exemple dans le domaine des sources d’énergies.
C’est dans le droit fil écologique, un challenge louable à relever. Le Brésil en est tout à fait capable si cette volonté politique anime les autorités gouvernementales.
Une manifestation contre le barrage du Belo Monte est déjà programmée mercredi prochain 25 janvier de 13h à 16h devant MASP Avenida Paulista.
François-Mary BOURREAU (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 24 janvier 2012

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